L'homme est triple : esprit (intelligence), âme, corps. Cela compose tout être humain et la triade corps, âme, esprit est un invariant anthropologique que l'on retrouve dans toutes les traditions et les cultures de tous les pays.
L'esprit (le cerveau qui traite les informations provenant de la pensée) donne l'intelligence et non la conscience (âme).
Selon le Dalai-lama, l'intelligence est indispensable à une bonne pratique de la spiritualité.
Swedenborg pensait que pour mener une vie spirituelle, il faut posséder une extrême lucidité, car "lorsqu'il fouille les secrets des choses spirituelles, l'homme ne sait pas se préserver des ruses de l'enfer". Selon Krishna, si l'âme s'unit à l'intelligence, elle atteint la sagesse et la paix. Si elle demeure incertaine entre l'intelligence et le corps, elle est dominé par la passion et tourne d'objet en objet dans un cercle fatal. Si elle s'abandonne au corps, elle tombe dans la déraison, l'ignorance et la mort temporaire.
L'âme, l'esprit pour les bouddhistes est constitué d'un léger souffle movible, volatile, immatériel. C'est traduit par Prana en sanskrit et Rlung en tibétain. C'est une énergie vitale, respiration, vitalité, souffle de vie.
L'âme, principe éternel dans l'homme est la lumière du corps qui est lui le temple de l'âme. Dieu réside dans l'intérieur de tout homme. Si l'âme est infinie, le corps est une chose finie.
Certains grands saints (religieux, sadhus en Inde...) ont eu recours à la mortification corporelle pour expier leurs pêchés, contrôler leurs pulsions pour une meilleure maîtrise de soi.
Pour certains comme pour les Cathares, l'incarnation est donc une déchéance et c'est seulement en se détachant de la chair que l'esprit en l'homme peut se libérer au moyen d'une ascèse rigoureuse (mortifications, jeûnes, interdiction de procréer, de se marier).
Selon Jean Herbert : "Aux yeux des hindous, le corps physique est à la fois un danger grave et une aide puissante. C'est là une des nombreuses ambivalences qui ne sont pas seulement des questions de vocabulaire, mais qui plongent profondément leurs racines dans la façon même dont les hindous se représentent les choses et les événements. Le corps et plus particulièrement le corps humain est précieux car c'est seulement en l'employant que l'âme peut achever son évolution et parvenir à la libération.
Même lorsqu'elle est arrivée au paradis, même lorsqu'elle a obtenu un corps divin, elle est obligée de redescendre sur terre pour y épuiser complètement son karma et se dégager définitivement su samsara". Les trois plus grands bienfaits, dit Shankara, que puisse désirer une âme dans son évolution sont une naissance humaine, la soif spirituelle et le gourou qui doit la guider. Si elle réunit les trois, elle est certaine de parvenir à la libération. Il ne faut donc pas traiter le corps avec mépris; Il faut le maintenir en excellent état.
Pour conclure, comme le prônait Pythagore, afin de se réaliser en atteignant un haut niveau de perfection humaine, il fallait réunir trois grandes qualités dans sa conduite : réaliser la vérité dans l'intelligence, la vertu dans l'âme, la pureté dans le corps.
Écrire commentaire