Le gourou ou maître spirituel est dans l'hindouisme l'enseignant qui dirige le disciple vers l'éveil spirituel, c'est-à-dire, la recherche de la délivrance ou
libération (Moksha) qui amène à l'élévation spirituelle ou fusion avec le Brahman (grand tout). Il s'agit pour l'hindou de se libérer du Samsara (cycle infini des morts et des renaissances)
auquel le soumet dans sa vie les actes de sa vie précédente (le bon et le mauvais Karma) et qui l'obligent toujours à se réincarner.
Le maître spirituel initiera le disciple dans un ashram, communauté dans laquelle vivent les pratiquants sous la direction d'un gourou. Celui-ci possède la maîtrise de soi, la compassion dans le but d'amener vers la connaissance du Brahman. Les novices récitent les textes sacrés en pratiquant des exercices de yoga qui amènent à l'union divine et prononcent des Mantras, formule sacrée et magique apportant l'illumination spirituelle.
Dans l'histoire de l'hindouisme apparaissent à diverses époques de grands maîtres qui réaffirment l'enseignement et la connaissance sacrée tels Rama, Shankara, Ramanuya ou Ramakrishna.
Rama était un prêtre, un druide instaurant le culte du feu sacré, il y a de cela 4 ou 5 mille ans avant JC.
C'était un voyageur de l'antique Scythie (de l'océan atlantique aux mers polaires). Puis il s'établi avec son peuple dans l'Iran, jusqu'aux portes de l'Himalaya et allant vers l'Inde. On lui doit les signes du zodiaque et il est le chef du peuple de race blanche, initiateur des Aryas.
Inspirateur des prêtres védiques et brahmaniques, il donne avec "l'audition" des Seers ou Rishis (sages, voyants) du Brahman les livres sacrés des hindous : les Védas.
Shankara au VIII é siécle était un penseur puissant, restaurateur de l'hindouisme menacé par le jainisme et le bouddhisme. Il n'admet qu'un seul principe, le Brahman, absolu dont les dieux ne sont qu'une manifestation, une expression de lui-même. En effet, bien que polythéiste, l'hindouisme est à la base un monothéisme avec Brahman ( le dieu éternel d'où émane toutes choses) que l'on peut vénérer sous d'autres formes comme la "Trimurti" avec Brahma le créateur, Vishnou le conservateur et Shiva le destructeur ou d'autres dieux du panthéon hindou tel Ganesh le dieu éléphant et des millions d'autres dieux.
Plus tard avec Ramakrishna, l'hindouisme allait dépasser ses frontières et atteindre l'intérêt d'un nombre croissant d'occidentaux. Il atteignit de son vivant le stade de la fusion avec le Brahman, extases qu'il devait retrouver à plusieurs reprises. Pour lui, le déséquilibre et la souffrance du monde résulte de ce que l'être humain ne cherche plus à vivre en Dieu. Son disciple préféré Vivekananda répandit son enseignement dans le monde entier. Le but poursuivi reste le même : l'union avec Dieu grâce à l'expérience du yoga et à la dévotion passionnée, la Bhakti.
Gandhi, libérateur de l'Inde fut aussi un maître spirituel vénéré. Sa recherche de la pureté par l'ascèse, de vérité qui est dieu lui-même l'ont conduit à répandre un message de paix et de non-violence dans le monde entier.
Au XIX é siècle, Sri Aurobindo et sa compagne Mira Alfassa sous le nom de "mère" créerent un ashram à Pondichéry pour enseigner et pour pratiquer le "yoga
intégral". En 1968, "mère" fonda la cité Auroville, sorte de cité internationale qui selon sa volonté devait devenir le "laboratoire de l'évolution nouvelle". Sri Aurobindo est l'auteur de
nombreux ouvrages rédigés en Anglais dans lesquels il commente les textes sacrés de l'hindouisme.
Né en 1895, Jiddu Krishnamurti fut adopté par Annie Besant, présidente de la société théosophique qui voyait en lui le futur "instructeur" du monde. Mais il refusa la mission qui s'offrait en lui, réfutant le rôle de gourou et rejetant systématiquement toute religion, car celle-ci ne peut constituer qu'un refuge et un obstacle à la recherche personnelle de la vérité. Il pensait que chaque individu pouvait évoluer par sa propre responsabilité en les renvoyant à eux-mêmes afin de se débarrasser de tout préjugé et d'accéder à l'auto-connaissance.
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